CARNET DU CHŒUR
Rousseau, le Chœur et la Nature
Le
11
octobre
2023,
le
Chœur
de
la
Vallée
de
Montmorency
a
participé
à
une
célébration
de
Jean-Jacques
Rousseau,
ce
au
Panthéon
sur
le
thème
«
Rousseau
et
la Nature ».
Sur
la
demande
de
Jean-Paul
Demarson,
Président
de
l’Association
Rousseau
à
Montmorency,
le
Chœur
a
voté
avec
enthousiasme
sa
participation
à
l’hommage
d’automne.
Cette
action,
à
bien
des
égards,
a
du
sens
:
elle
s’inscrit
depuis
longtemps
dans
un
parcours
du
Choeur
dont
la
base
arrière
est
Montmorency,
ville
que
sillonna
Jean-
Jacques,
ville
dans
laquelle
il
vécut
et
imagina
une
partie
de
son
oeuvre
dans
la
petite
Maison
du
MontLouis,
dotée
du
«
donjon
»
où
il
se
retirait
pour
écrire,
et
devenue
depuis
Musée
Jean-Jacques
Rousseau,
à
côté
de
la
Maison
des
Commères,
espace dédié à la réflexion sur l’œuvre du maitre.
On
imagine
Rousseau
marchant,
observant,
herborisant
du
côté
de
l’Ermitage,
là
où
se
trouvent
encore
des
vergers
et
des
sentiers
où
poussent
la
marjolaine,
le
millepertuis,
la
menthe
des
marais
et
toutes
ces
plantes
qu’il
se
plaisait
à
prélever
pour
réaliser
l’herbier
toujours
visible
aujourd’hui.
C’est
aussi
la
Châtaigneraie
où
il
aimait
s’asseoir:
sous
les
magnifiques
arbres
centenaires,
les
Rêveries
du
promeneur
solitaire
ont
pris
forme.
La
Nature,
c’est
aussi
pour
lui
la
simplicité
des
mœurs
villageoises,
et
ce
passionné
de
musique
écrira
son
unique
opéra
Le
devin
du
village
en
utilisant
un
système
de
notation
original.
Enfin,
une
partie
de
son
œuvre
annonce,
notamment
avec
Julie
ou
la
Nouvelle
Héloïse,
l’alliage
puissant
de
la
Nature
et
des
sentiments,
sous
le
signe
de
la
liberté:
cette
approche
nouvelle
donnera
plus
tard
naissance
au
Sturm
und
Drang
,
et
au
romantisme.
Précurseur
en
tous
points,
Jean-Jacques
rappelle
dans
ses
Confessions
que
s’éloigner
de
la
Nature,
méconnaitre
ce
qu’on
nomme
aujourd’hui
«
écosystèmes
»,
c’est
pour
l’Homme
courir à sa perte.
C’est
Vincent
Bonzom,
chef
du
Chœur
de
la
Vallée
de
Montmorency
et
compositeur
qui
s’est
chargé
de
proposer
deux
mélodies
faisant
écho
à
la
thématique choisie pour 2023 et au sens qu’elle revêt pour nous aujourd’hui.
Il
s’agit
d’une
part
de
la
Waldesnacht,
composition
écrite
par
Brahms
en
1873
sur
un
poème
de
Paul
Heyse
qui
évoque
l’apaisante
nuit
de
la
forêt
dont
le
murmure
berce
et
calme
la
douleur.
Musique
et
mots
s’enracinent
dans
les
apports
de
Rousseau,
précurseur
du
romantisme.
D’autre
part,
avec
Mayr
Araxi
Apérov
de
Zakarian
et
Bagdanian,
le
chant
arménien
aborde
l’errance
d’un
homme
à
la
recherche
de
sa
famille
perdue,
le
long
de
la
rivière
Araxe.
Le
paysage
sonore
développé ici reflète le parcours d’une âme en peine au fil d’une eau symbolique.
Christine ESCHENBRENNER, septembre 2023