Page suivante
                              Hommage à Catherine Ripert                   Avec cette très belle photo transmise par Annie à Jérôme, s’ouvre l’hommage que le Chœur de la Vallée de Montmorency rend à Catherine Ripert. Son visage est bien là, avec l’expression de la détermination que nous lui connaissions. Elle est vêtue du bleu qui fait penser à la Haute-Provence, où elle se rendait régulièrement pour retrouver montagne solaire et grandes randonnées. La photo ne traduit pas sa voix qui résonnait dans le pupitre des sopranes. Avec une grande rigueur, elle tenait le fil du chant, indiquant au passage à ses voisines telle ou telle erreur, de manière à ce que chaque répétition soit fructueuse. Par sa présence régulière aux répétitions et aux concerts, par sa participation au stage d’été à Pers, elle montrait à quel point pour elle le chant était à la fois une joie et un engagement, ce depuis longtemps. Elle avait aussi accepté de devenir la trésorière du Chœur de la Vallée de Montmorency, veillant avec la même exigence sur les comptes de l’Association. Avec Edwige, elle avait décidé de découvrir la Macédoine, à la fin du printemps, en ne voulant sacrifier ni les répétitions ni les concerts de juin 2025. Edwige était à ses côtés à à Skopje au moment du terrible malaise lié à l’hémorragie cérébrale qui l’a emportée peu de temps après son rapatriement. Odile, qui la connaissait bien, nous a fait parvenir le texte suivant, qui est au cœur de l’hommage que nous tenons ensemble à lui rendre. « Je te prends à 20 H 10 pour aller à la chorale ? ».  Je ne prononcerai plus cette phrase du lundi soir.... Tu étais née un 13 juillet et dans un grand sourire tu aimais à dire :  C’est bien, on tire le feu d’artifice pour mon anniversaire. Tu as été une brillante élève avec deux ans d’avance. Aussi quand on regardait des photos de cette époque, on avait l’impression que tu étais la petite sœur de tes camarades de classe. Quittant le foyer familial, jeune, tu avais poursuivi tes études à Marseille puis, tu étais  montée en région parisienne quand tu avais intégré l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay. De cette époque tu as conservé un cercle d’amis, toute ta vie. Agrégation de chimie en poche, tu avais été nommée au lycée Galilée de Gennevilliers où tu fis toute ta carrière. Poste idéal pour toi puisque tu n’enseignais que de la chimie à des élèves en BTS. Très investie dans ton travail d’enseignante, tu allais visiter tes élèves en stage, participais au jury d’agrégation et à l’élaboration des sujets des olympiades de la chimie, encore cette année. Tu avais pris ta retraite, à regret, il y a 5 ans. Dès que les vacances arrivaient, tu filais dans les Alpes retrouver tes chères montagnes. Tu regrettais que tes amis ne soient pas dans cette même région ... Très bonne marcheuse, tu n’hésitais pas à faire des randonnées de 20 km... Tu aimais faire des recherches généalogiques sur les pas de tes ancêtres. Du chant choral, tu en as fait toute ta vie. Tu es arrivée à la chorale de Montmorency il y a une trentaine d’années. Tes qualités de choriste et tes facilités pour déchiffrer une nouvelle partition t’avaient fait intégrer aussitôt le petit chœur existant à cette époque. Depuis l’année dernière tu faisais partie, en plus, de la chorale de Bezons. Toi l’hyperactive, tu avais encore des rêves non réalisés comme visiter la Norvège ou faire du parapente au- dessus du lac de Serre- Ponçon... Tu nous laisses sidérés et profondément attristés devant ta disparition si brutale. » En pensant à elle, plusieurs choristes ont allumé des bougies dans plusieurs sanctuaires — église Saint- Joseph d’Enghien ; collégiale Saint-Martin de Montmorency ; basilique de Saint-Denis ; cathédrale de Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de- Léon… et bien des petites flammes brillent dans les cœurs, autres sanctuaires. Catherine a rejoint Annick dans nos mémoires et dans le chœur des anges. Elle repose à Digne, sous le grand ciel des Alpes de Haute-Provence. Comme l’écrit Claude Braun, professeur d’histoire-géographie retraité vivant à Digne : « Et que tous ceux qui relèvent la tête /Le soir/Pour parler aux étoiles/Se souviennent de ce qui fut – mémoire blessée - /Pour encore espérer" Christine ESCHENBRENNER, juillet 2025.
page précédente