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Photo du concert donné par Nao et organisé par Annie chez Annick en juin 2024
LES VOIX DU CHŒUR RENDENT HOMMAGE À ANNICK
Ê tre choriste, c’est partager avec d’autres choristes, dans des registres différents, une même passion du chant, sous la direction du chef de chœur. C’est, patiemment, découvrir, déchiffrer, reprendre, développer, construire, respecter la partition et l’intention du compositeur, oser s’élancer, être à l’écoute de chacun et de chacune dans une solidarité des appuis, porter à incandescence chaque œuvre interprétée, donner à entendre publiquement la beauté et la vie, ce en toutes circonstances. Tout cela, Annick l’a vécu. Tout cela, Annick l’a partagé. Le chœur l’a accompagnée pour son dernier voyage, et chaque choriste, de il était, a su apporter une couleur, une nuance, toutes complémentaires, dans l’histoire d’Annick. Jérôme a précisé qu’à 87 ans, Annick était la plus ancienne choriste, ayant participé à la création du Chœur en 1961, association dont elle avait longtemps été la trésorière. Elle avait suspendu brièvement son engagement lors de la naissance de ses enfants mais n’avait jamais quitté le Chœur. Chantal a évoqué la place d’Annick, sa passion du chant, son sourire permanent, sa venue régulière aux répétitions malgré les difficultés liées à la marche. Bernard s’est souvenu de la présence d’Annick lorsqu’il faisait partie du Chœur, lequel, dans les années 1971-1973 s’appelait Chorale à Coeur Joie de Montmorency sous la direction de Robert Bletton. Jean, ténor à ses côtés, s’est souvenu avec tendresse du gentil petit coup de coude donné par sa voisine quand il se trompait. Maria a exprimé son admiration devant tant d’énergie et d’assiduité. Catherine V a rappelé qu’Annick était une personne discrète, pleine d’humour, dotée d'une belle voix et connaissant très bien le chant; elle a ajouté que sa disparition représentaitune grande perte humaine et vocale pour le Chœur de la vallée de Montmorency , mais qu’Annick resterait à jamais dans chaque cœur. Céline, récemment arrivée dans le Chœur, sans la connaitre avait capté la belle personne qu’elle était, pleine de vie avec regard pétillant et beaux sourires. C’est le sourire que retient aussi Damien-Pierre, ténor, dans un souvenir tendre et attachant. Odile a mis en lumière plusieurs éléments : Annick avait été successivement alto puis soprano, de nouveau alto et enfin ténor. Odile a ajouté que dans ses plus anciens trombinoscopes, le visage et les coordonnées d’Annick apparaissent au cours des années 80 et qu’à l’époque, il y avait plus de cent choristes ce qui ne permettait pas de bien connaitre chacun. La relation s’est tissée plus récemment pendant un stage des choristes à Pers. C’est Annick qui a introduit Annie dans le Chœur. Toutes deux se connaissaient professionnellement et se recevaient régulièrement jusque récemment avec à la clé, entre autres, les crêpes de la Chandeleur. Pour Marie, Annick qui affrontait les pavés du Château- Gaillard dans la nuit sans vouloir d’aide, c’est l’amour de la musique, la générosité, au point d’avoir invité toute la chorale chez elle pour pouvoir entendre la pianiste Nao effleurer avec émotion les touches de son piano et gratifier l’assemblée d’un concert différent des autres. On soulignera ici que c’est sur la demande d’Annie qu’Annick avait offert l’intimité de sa maison pour ce nouveau partage. Annie qui vient de perdre sa plus ancienne collègue de travail, se souvient de quarante-et- un ans d’amitié : un poème d’Adémar de Barros centré sur la Présence et un poème d’Annie évoquant le passage du temps à travers les saisons de la vie rappellent ce lien inextinguible. Ainsi Annick a-t-elle été accompagnée en beauté mardi 18 février 2025 en l’église Notre- Dame et Saint-Eugène de Deuil-la-Barre par ses proches et par vingt-trois choristes du Chœur de la Vallée de Montmorency, les autres étant présents par le cœur et par la couronne de fleurs traduisant collectivement l’émotion et la lumière qui se poursuivront. Le Président Jérôme Marie a tenu à remercier au nom de tous la pianiste Qianqian et Melwin qui chante tout en faisant son apprentissage de Chef de Chœur : tous deux se sont rendus disponibles en la circonstance pour une cérémonie à la hauteur de l’estime et de l’amitié témoignées. Pendant la célébration, ont résonné le Signore Delle Cime , l’Agnus Dei de Vincent Bonzom et la Prière des Frères Moraves , laquelle s’inspire de la prédication de Jean Hus. Le Stabat Mater de Vincent Bonzom, qui sera interprété pour le concert du mois de juin, sera dédié à Annick. Comme l’écrit Pablo Casals « La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. » Au revoir, chère Annick. Christine Eschenbrenner, le 19 février 2025.
Signore Delle Cime